Dans un premier temps, un stress déclenche une montée d'adrénaline qui met l'organisme en alerte pour bouger et réagir vite. Elle est secrétée par le système nerveux central et les glandes surrénales.
Elle entraîne une accélération du rythme cardiaque, une augmentation de la vitesse des contractions des fibres musculaires cardiaques, une hausse de la pression artérielle, une dilatation des bronches ainsi que des pupilles. Elle répond à un besoin d'énergie, par exemple pour faire face au danger. Cette première phase a plutôt
tendance à brûler des calories, surtout si elle est accompagnée d'une dépense physique.
 
Dans sa deuxième phase, le stress s'accompagne d'une élévation du cortisol, secrété par les corticosurrénales, à partir du cholestérol. Il a pour rôle de réparer des lésions éventuelles (grâce à son effet anti-inflammatoire), et de préparer l'organisme à un nouveau stress à venir en "stockant" les calories (sucre et graisses) disponibles (voir rythme de sécrétion du cortisol dans base de la chrono-nutrition).
 
Lorsque le stress devient chronique, on constate un maintien du taux de cortisol à un niveau anormalement élevé. Et là… patatras, on grossit !
 
C'est ce que l'on appelle le stress "mal géré". Cette perturbation biologique peut conduire à deux tableaux cliniques différents.
 
L'organisme se met sur le mode "réserve" en permanence. Le métabolisme de l'insuline se dérègle, et on constate une augmentation de la graisse abdominale et vous savez qu’un des rôles majeurs de l’insuline est de stimuler la fabrication du cholestérol par le foie. Ce schéma est fréquent chez l'homme et chez la femme en pré-ménopause. Cette prise de graisse, de type androïde, majore le risque de développer un diabète de type II et une maladie cardiovasculaire.
 
Quelles solutions ?
 Envisager une nouvelle façon de s'alimenter avec une reprise d'activité physique régulière, idéalement trois fois trois quarts d'heure par semaine et selon un rythme chrono nutritionnel. À ce stade, un programme de complémentation avec les omégas 3, des antioxydants, les modulateurs de l'insuline comme le chrome sont préconisés.
 
L'organisme, pour se défendre contre les agents stressants, "commande" également une augmentation de la production de sérotonine (une hormone apaisante qui aide à la prise de recul), fabriquée a partir du tryptophane (Acide aminé essentiel que nous ne sommes pas capable de produire et que les protéines animales nous apportent dans l’alimentation).
 
Lorsque le stress perdure, ce phénomène aboutit à un épuisement des capacités de fabrication de sérotonine. Ce manque va se traduire par une irritabilité à fleur de peau et du grignotage compulsif (plutôt sucré). La satiété, normalement sous contrôle de la sérotonine, n'est plus freinée, et la prise de poids s'amplifie.
 
Quelles solutions ?
Faire le plein de sérotonine grâce à une chrono-alimentation adaptée.
Des protéines (viande, poisson, œufs, fromage) consommées exclusivement le matin et le midi (accompagnées de féculents et dans certains cas de légumes), et du poisson et des légumes servis au repas du soir constituent la ligne de base pour restaurer un déficit fonctionnel en sérotonine.
 
Docteur Jean-Pierre Campagne